En grandes imprimeries, les images peuvent être enregistrées dans de nombreux formats : il existe différents formats de fichiers d’images et certains sont devenus des standards dans la production graphique. Ces formats de fichiers d’images se différencient principalement par les modes Couleur qu’ils prennent en charge et les fonctionnalités offertes. Le format de l’image est déterminant pour la bonne impression d’un fichier, et permet au service prépresse de gagner du temps sur la préparation des fichiers si les images ont été envoyées en amont au bon format.
Format Photoshop (PSD)
Ce format d’images à base de pixels est principalement utilisé pendant les phases de travail sur l’image même. L’un de ses grands avantages est qu’il permet d’enregistrer les couches alpha, les masques, les calques de réglage, la transparence, les masques de couche, etc. Il supporte également le 16 bits/couche, ce qui constitue un avantage lorsque vous travaillez des images complexes. Le format PSD autorise aussi le multicouche qui permet, par exemple, d’imprimer des images en quatre couleurs plus tons directs.
Le PSD, en bref :
+ Gère le 16 bits, la transparence, les calques, les masques, les calques de réglage, le texte…
+ Gère la plupart des modes Couleur
– N’est pas lisible par des logiciels simples
– Ne peut pas être compressé
TIFF (Tagged Image File Format)
Le format TIFF (Tagged Image File Format, format de fichier d’image balisé) est un format ouvert pour les images bitmap. Le fichier possède une zone d’en-tête, avec des informations décrivant le contenu, la taille et la manière dont l’ordinateur doit lire le fichier, sorte de manuel d’instructions d’ouverture du fichier. Ce format offre l’avantage de pouvoir utiliser la compression LZW de l’image directement à partir de Photoshop. Il est différent pour PC et Macintosh, mais la plupart des applications gèrent les fichiers issus des deux-plateformes. C’est un format de fichier ouvert, ce qui signifie qu’il est possible de modifier certains paramètres, comme le contraste ou la colorimétrie, directement dans le logiciel PAO.
Le TIFF prend en charge les images au trait et les images en niveaux de gris, RVB et CMJN. Il supporte maintenant les couches alpha, les tracés vectoriels, les masques et même le multicouche avec calque de texte.
Le TIFF, en bref :
+Changement de couleurs, contraste et luminosité possible dans le logiciel de mise en pages
+Compression LZW possible
+Fichier légèrement moins volumineux que l’EPS
– Ne gère pas les tracés
– Ne gère pas les informations de trames
EPS (Encapsulated PostScript)
Le format EPS offre l’avantage de prendre en charge les images vectorielles et bitmap. Ce format est utilisé aussi bien par Illustrator que par Photoshop. Pour les images bitmap, il propose un certain nombre de fonctions utiles. L’image peut être importée avec des couches de masque et le format peut stocker les informations sur le type de trame et leur linéature, ainsi que sur les fonctions de transfert permettant de compenser la luminosité et les tons de l’image suivant les conditions d’impression.
Le fichier EPS est constitué de deux éléments : le premier est l’image de prévisualisation en basse résolution et l’autre un ensemble PostScript pouvant contenir aussi bien des objets vectoriels que des pixels qui sont principalement utilisés pour l’impression. InDesign emploie uniquement la partie en haute définition, même pour la prévisulation.
Le format EPS prend en charge les images au trait, en niveaux de gris, RVB et CMJN, ainsi que les images vectorielles. Les profils ICC peuvent être incorporés dans les fichiers EPS.
L’EPS, en bref :
+Séparation par des couches de couleur possible
+Enregistrement possible avec les informations de trame
+Enregistrement possible avec des informations sur les courbes de transfert
+Fiable, étant donné qu’il est “encapsulé”
+Compression JPEG possible
– Ne peut être modifié dans le logiciel de mise en pages
PDF (Portable Document Format)
Le PDF (format de document transférable) est un format qui aujourd’hui gère aussi bien les images bitmap que les images vectorielles. Il réunit les meilleures caractéristiques des formats EPS et Photoshop, tout en offrant une meilleure normalisation et la possibilité d’être lu sur toutes les plates-formes. Le PDF peut aussi bien contenir des objets vectoriels que des images bitmap, mais également des fontes, des profils ICC, des tracés, des calques, des couches alpha, de la transparence, etc.
Les parties pixélisées peuvent être compressées avec le format de compression sans pertes ZIP, ou avec pertes JPEG. Néanmoins, il n’est pas recommandé de compresser un PDF. Photoshop gère les images pixellisées dans le format PDF, tandis qu’Illustrator préférera enregistrer des images vectorielles dans ce format. Les images en PDF peuvent également être lues par Acrobat Reader. Cela rend ce format idéal pour le travail d’édition.
Le format PDF gère la plupart des modes Couleur : le trait, le niveau de gris, le RVB, le Lab, le CMJN et les couleurs indexées. Les profils ICC peuvent y être incorporés et il supporte le 16 bits par couche.
Le PDF, en bref :
+Peut être lu par tous
+Gère la plupart des modes Couleur et des fonctionnalités
+Permet d’utiliser les fonctions normales du PDF
+Peut être compressé avec ou sans pertes
JPEG (Joint Photographic Experts Group)
Le format JPEG correspond à une méthode de compression d’images qui est aussi un format d’image en lui-même. Son avantage est qu’il est multi-plates-formes. Le JPEG autorise le niveau de gris, le RVB et le CMJN, mais il ne peut pas enregistrer les couches alpha. Les profils ICC peuvent y être incorporés.
Le JPEG, en bref :
+Réduction importante de la taille des fichiers
+Degré de compression modulable
–Perte d’informations de l’image
JPEG 2000
Le JPEG 2000 est le successeur du JPEG et propose tout un éventail de nouvelles fonctionnalités. Il a été principalement conçu afin de préserver la qualité d’images en basse résolution et fortement compressées (comme les images web), mais il fonctionne aussi pour l’impression. Il gère les niveaux de gris, le RVB, le CMJN et le Lab. De plus, il supporte le 16 bits, le 8 bits transparent, les couches alpha et les tons directs. Il permet également de déterminer quelles parties d’une image seront compressées ou non. Le JPEG 2000 n’est pas supporté par toutes les applications de PAO ou de traitement de l’image.
Le JPEG 2000, en bref :
+Réduction importante de la taille des fichiers
+Degrés de compression modulable
+Peut être compressé sans pertes
+Peut compresser des parties de l’image
+Supporte les tons directs
–Perte d’informations