Comment faire un beau noir en imprimerie ?

Lors d’un projet d’impression, il arrive souvent que le noir soit délavé à la sortie de la presse. Pourtant, sur l’écran, tout était parfait !

Vous blâmez votre imprimeur, normal. Mais à vrai dire, ce n’est pas tout à fait de sa faute. En tout cas, pas tout le temps. Le problème peut venir aussi de votre fichier.

Ainsi, pour éviter un résultat d’impression aléatoire, il est important de suivre certaines règles lorsqu’on veut faire un beau noir, un noir profond, un noir soutenu, un noir intense, un aplat de couleur noir ou un noir 100 % noir. C’est important surtout lorsqu’on doit respecter une charte graphique et/ou lorsqu’on veut faire une reproduction d’excellente qualité.

Les règles à suivre pour un beau noir en imprimerie

Ce qu’ignorent souvent les débutants lors d’une création graphique, c’est qu’il y a noir et noir. Il existe un nombre infini de nuances en termes de couleurs, surtout lorsqu’on parle d’impression. C’est pourquoi il faut choisir certaines formules pour arriver à obtenir un beau noir. Mais lesquelles ?

Pour faire simple, lorsqu’on travaille sur Photoshop, Illustrator, InDesign, QuarkXpress, Gimp, PhotoFiltre, etc., il nous arrive de croire que mettre du noir 100 % et les trois autres couleurs de la quadrichromie à 0 % suffit amplement ç faire un aplat de couleur noire. C’est-à-dire C (Cyan) : 0 %, M (Magenta) : 0 %, J (Jaune) : 0 %, N (Noir) : 100 % !

Bien sûr, sur écran, le résultat peut paraître parfait en agissant ainsi. Il arrive même que le résultat d’impression soit d’excellente qualité pour une impression faite maison. Mais le problème, en revanche, c’est lorsque vous comptez externaliser cette tâche en la confiant à une imprimerie. La presse offset, le procédé le plus utilisé en imprimerie actuellement, ne permet pas l’aplat de couleur noir avec cette formule, ce qui oblige donc à trouver une autre option.

En théorie, un beau noir exige toujours une couleur en soutien. C’est souvent le cyan qui est conseillé, mais à l’excès, votre noir aura l’air bleuté. C’est une couleur magnifique certes, mais ce n’est pas du noir soutenu. Donc, ce n’est pas non plus vraiment la solution à votre problème.

Autre option déconseillé, mettre 100 % sur chaque couleur de la quadrichromie, soit C : 100 %, M : 100 %, J : 100 %, N : 100 %. D’un coup d’œil, ce serait également l’option parfaite pour faire la reproduction d’un noir parfait. Seulement, il y aura forcément un problème de surimpression et/ou de temps de séchage trop long lorsqu’on parle d’un taux d’encrage de 400 %. Au maximum, votre imprimeur peut tolérer un taux d’encrage s’élevant à 300 %. Donc, ce n’est pas la bonne solution non plus (votre noir risque d’être modifié de manière aléatoire par le RIP de l’imprimeur pour passer en dessous de 300% !

En tenant donc compte des diverses conditions d’impression, la valeur CMJN idéale à mettre pour le noir : « C : 60 %, M : 50 %, J : 30 %, N : 100 % ».

Le noir reste ainsi beau et il n’y aura pas de surimpression, puisque le taux d’encrage restera loin de la limite, soit un taux d’encrage de 240 %.

Pour éviter un résultat d’impression aléatoire, il est également conseillé de consulter votre imprimeur et d’exiger un BAT papier, si votre budget vous le permet.

Autres infos pratiques

Pour garantir un résultat d’impression conforme à sa demande, il est également plus prudent de travailler avec :

  • Le mode colorimétrique CMJN et non le RVB. Le mode RVB est un standard strictement réservé à l’affichage sur écran et non à l’impression.
  • Un écran bien calibré. Le rendu d’affichage sur écran peut présenter une forte nuance de couleurs si vous ne faites pas un calibrage fréquent.